La sexualité après le décès d’un conjoint : Briser les tabous

|

Dania Balohé

Accueil » Blog » Blog » La sexualité après le décès d’un conjoint : Briser les tabous
sexualité après le décès d'un conjoint

Une dimension souvent passée sous silence

La perte d’un conjoint bouleverse tous les aspects de la vie, y compris la dimension intime et sexuelle. Pourtant, cette facette du deuil reste largement taboue dans notre société. Les veufs et les veuves se retrouvent souvent seuls face à leurs questionnements, leurs désirs et leurs doutes. Ils n’osent pas aborder ce sujet délicat avec leur entourage ou même avec des professionnels. La sexualité après le décès d’un conjoint, parlons-en !

Le poids des idées reçues autour de la sexualité après le décès d’un conjoint

Notre société véhicule de nombreuses croyances limitantes concernant la sexualité des personnes veuves. L’idée qu’il faudrait observer une période de « décence » avant d’envisager une nouvelle vie intime est profondément ancrée. Cette pression sociale tacite peut créer un profond sentiment de culpabilité chez les personnes qui ressentent des désirs sexuels après la perte de leur conjoint.

La situation est particulièrement complexe pour les personnes âgées, confrontées à un double tabou : celui du deuil et celui de la sexualité des seniors. Beaucoup se voient dénier le droit à une vie intime, comme si l’âge ou le veuvage devait nécessairement marquer la fin de toute sexualité.

Le jugement de soi et des autres

Le jugement vient souvent de deux directions : de l’extérieur et de soi-même. L’entourage peut exprimer sa désapprobation de manière directe ou subtile : regards désapprobateurs, remarques sur la « décence », suggestions que le temps de deuil n’est pas suffisant. Ces réactions extérieures viennent souvent renforcer un sentiment de culpabilité déjà présent.

Le jugement de soi peut être encore plus sévère. Beaucoup de personnes veuves ressentent une profonde culpabilité à l’idée même d’éprouver du désir après la perte de leur conjoint. Cette culpabilité peut se manifester de différentes manières :

  • Le sentiment de trahir la mémoire du défunt
  • L’impression de ne pas respecter leur amour passé
  • La peur du jugement des enfants ou de la famille
  • Le conflit interne entre désirs naturels et loyauté perçue

La diversité des réactions et des besoins

Il est crucial de comprendre que chaque personne réagit différemment face à cette situation. Certains ressentent un besoin de proximité physique et d’intimité très rapidement après la perte, comme une affirmation de la vie face à la mort. D’autres peuvent mettre des mois ou des années avant de se sentir prêts à envisager une nouvelle intimité.

Ces différences de timing et de besoins sont parfaitement normales et légitimes. Il n’existe pas de « bonne » façon de vivre sa sexualité après un deuil, pas plus qu’il n’existe de délai « correct » pour recommencer à avoir des relations intimes.

La réappropriation de sa sexualité après le décès d’un conjoint

Le processus de réappropriation de sa sexualité après un deuil peut prendre plusieurs formes :

  • La redécouverte de soi est souvent une première étape importante. Certaines personnes trouvent du réconfort dans l’auto-érotisme, redécouvrant leur corps et leurs désirs à leur rythme, sans pression extérieure.
  • Les nouvelles relations, qu’elles soient durables ou passagères, peuvent représenter un défi émotionnel important. Les premières expériences intimes avec une nouvelle personne sont souvent chargées d’émotions contradictoires : désir et culpabilité, plaisir et tristesse peuvent se mêler de façon complexe.

L’importance d’un accompagnement adapté

Face à ces questionnements intimes, un accompagnement professionnel peut s’avérer précieux. En tant que thanadoula, formée à l’accompagnement au deuil dans toutes ses dimensions, j’offre un espace sûr pour aborder ces questions sensibles. Mon approche holistique prend en compte tous les aspects du deuil, y compris la dimension de la sexualité et de l’intimité.

L’accompagnement que je propose vise à :

  • Normaliser les émotions et les désirs ressentis
  • Aider à gérer la culpabilité éventuelle
  • Soutenir dans la redécouverte de soi
  • Accompagner vers une nouvelle vie intime sereine

Conclusion

La sexualité après le décès d’un conjoint reste un sujet tabou qui mérite d’être abordé avec plus d’ouverture et de compréhension. En tant que thanadoula, je crois en l’importance d’offrir un espace où ces questionnements peuvent être exprimés librement, sans jugement. La vie après le décès d’un conjoint peut inclure une sexualité épanouie, et ce désir de retrouver une intimité fait partie intégrante du processus de reconstruction de soi.

Laisser un commentaire

Contactez-nous

Les réseaux

logo-DDCV-thanadoula