Au-delà de la mort physique
Lorsque l’on évoque le deuil, notre esprit se tourne naturellement vers la perte d’un être cher. Pourtant, notre vie est jalonnée de nombreuses « petites morts » . Celles-ci sont des transitions majeures qui marquent la fin d’une réalité et le début d’une autre. Ces transitions peuvent être choisies ou subies. Mais toutes impliquent un processus de deuil de transition souvent méconnu et peu reconnu par la société.
Les multiples visages du deuil de transition
Le deuil de transition peut prendre de nombreuses formes:
- Une séparation ou un divorce marque la fin non seulement d’une relation, mais aussi d’une identité de couple, d’un mode de vie, parfois même d’un cercle social entier. La personne doit traverser le deuil non seulement de son partenaire, mais aussi de tous les projets et rêves construits ensemble.
- Une reconversion professionnelle, même désirée, implique le deuil d’une identité professionnelle construite parfois sur de nombreuses années. Le licenciement, plus brutal, ajoute à ce deuil la dimension traumatique de la perte non choisie.
- Le déménagement et l’immigration représentent la perte d’un environnement familier, d’un réseau social, parfois même d’une culture et d’une langue. L’excitation de la nouveauté se mêle souvent à un profond sentiment de déracinement.
- L’annonce d’une maladie chronique force à dire adieu à une certaine image de soi et de son avenir. La personne doit traverser le deuil de sa santé d’avant, de certains projets, parfois même de certaines capacités.
- La retraite, bien que souvent attendue avec impatience, implique le deuil d’une routine, d’une utilité sociale perçue, d’une partie de son identité.
- La ménopause, quant à elle, marque la fin d’une période fertile, confrontant certaines femmes à un profond questionnement identitaire.
L’invisibilisation sociale du deuil de transition
Notre société peine à reconnaître ces deuils de transition. Cette non-reconnaissance se manifeste de plusieurs manières:
- Les remarques minimisantes sont fréquentes : « Tu verras, tu retrouveras vite quelqu’un », « C’est l’occasion de tout recommencer », « Au moins tu as ta santé ». Ces phrases, bien qu’encourageantes dans leur intention, nient la légitimité de la souffrance ressentie.
- Les personnes traversant ces transitions se retrouvent souvent seules face à leur chagrin. Elles n’osent pas exprimer leurs émotions de peur d’être jugées ou incomprises. Cette solitude peut aggraver la difficulté de la transition.
Un processus de transformation
Le deuil de transition, bien que douloureux, peut aussi être vu comme un processus de transformation. Chaque transition majeure marque un « avant » et un « après » dans notre vie, nous forçant à nous réinventer, à redéfinir notre identité, à trouver de nouveaux repères.
Cette transformation passe par plusieurs phases :
- Le choc initial et le déni
- La confrontation à la perte
- Le réajustement progressif
- L’intégration de la nouvelle réalité
L’accompagnement au deuil de transition proposé par Des Deux Côtés du Voile
Face à ces transitions de vie, mon approche d’accompagnement se veut globale et personnalisée. Je reconnais la légitimité de chaque deuil de transition, offrant un espace où toutes les émotions peuvent être exprimées et explorées.
Mon accompagnement vise à :
- Faciliter l’expression des émotions liées à la perte, même celles qui semblent contradictoires ou difficiles à assumer. J’aide les personnes à comprendre que leur chagrin est légitime, quelle que soit la nature de la transition.
- Soutenir le processus d’adaptation en proposant des outils concrets pour naviguer à travers le changement. Cela peut inclure des rituels de passage, des exercices de projection dans l’avenir, ou encore un travail sur l’identité.
La dimension créative de la transition
Malgré sa difficulté, chaque transition porte en elle un potentiel de renouveau. Mon rôle est d’aider les personnes à identifier et à saisir les opportunités de croissance présentes dans chaque changement, tout en respectant le temps nécessaire au deuil.
Conclusion
Les deuils de transition, bien que moins visibles que les deuils liés à la mort, n’en sont pas moins réels et profonds. En tant que thanadoula, je m’engage à offrir un accompagnement qui reconnaît et honore ces expériences de perte et de transformation. Mon objectif est d’aider chaque personne à traverser ces transitions de vie avec conscience et bienveillance, en transformant ces moments de rupture en opportunités de croissance et de renouveau.